J’ai longtemps pensé qu’un chemin était tracé pour chacun d’entre nous, que nos routes s’entrechoquent et se multiplient. J’ai longtemps espéré qu’il y avait un boulevard qui mènent à notre dessein, une route avec un guide touristique qui sait où aller, sans que je fasse l’effort de lire la carte. Je vous avoue qu’un jour, j’ai pogné le champs parce que le guide touristique était en fait un charlatan. Je faisais confiance au destin, jusqu’au jour où j’ai compris que j’écrivais le conte.

On a tous nos histoires, nos sentis, nos barrages bien construits. On se pavane avec un cœur en roche. J’ai imaginé ma vie en mode autonomie. Je me suis fais un plan, des points, des objectifs à moi. J’ai dessiné une carte du ciel pour dresser un itinéraire franc, sans personne sur qui m’appuyer. Pour être certaine de ne pas tomber près de quelqu’un qui fait deux pas en arrière si mon corps commence à tanguer. Mais un moment donné, ”plus jamais” se transforme en ”peut-être”… C’est là que la chienne m’a pogné. Je me suis rendue compte que rien ne pouvait me désillusionner. J’y crois, c’est tout. J’avance avec la peur au ventre, comme lui, comme nous.

Un jour, je me suis rendue à l’évidence, à force de rire de ses jokes plates et de tripper sur les rides au coin de ses yeux. Son caractère de marde me tape, mais il est toujours là quand je m’effondre au poids du toute. Malgré ses failles, ses doutes et ses tabarnack, il a le cœur ”big like hell” comme j’en ai jamais vu. J’aime sa façon d’être homme, avec le vrai qu’il cherche à protéger. On a tous nos histoires, nos sentis, nos barrages bien construits. On se pavane avec un cœur en roche. Mais un moment donné, il y a aussi un petit gars qui n’était pas le sien qui l’a pris par le cœur. Fuck, qu’il s’est surement dit à ce moment là, parce que ”plus jamais se transformait en peut-être” pour lui avec.

Fak. On se raccommode le cœur l’un l’autre, à grand coup de patience. Parce qu’on ne sait pas, on ne sait jamais. Mais on a décidé de faire avec, et de prendre un risque. Tout d’un coup que ça marcherait. Tout d’un coup qu’on s’aimerait… Tout d’un coup.

À un jour de la fête de l’ange en bobette qui joue à l’archer, peut-être pourrions-nous juste être responsable de la direction que prennent nos pieds. Peut-être pourrions-nous comprendre que d’avancer ensemble dans l’imperfection est plus profitable que de stagner dans la perfection…

Qui a dit que ce serait facile? 🙂
Joyeuse St-Valentin xx