Par Josée Madéia
Ça s’en vient pas mal intense les préparatifs. Entre les rencontres pour finaliser les plans de morcellement et l’attente du grand OK de la Commission pour la protection du territoire agricole, c’est un processus qui use.
Y’a des trucs motivants, c’est sûr. Les catalogues de semences, les jetons de peinture, les belles trouvailles sur kijiji. Mais n’importe, avec tout ce pain sur la planche, en fin de journée, avec un boulot à mi-temps et un bonhomme de 17 mois, même avec toutes mes belles ressources bien enlignées j’suis souvent à bout.
Avec les poches toutes pleines des trucs avec lesquels mon tocson a passé la journée à presque s’étouffer (des bouts de craies, des agrafes, des étiquettes en plastique..), le doute m’envahi. Comment est-ce qu’on déménage et qu’on s’installe ailleurs (au grand A) avec un jeune enfant? J’me raisonne, m’disant que les gens le font, donc faut forcément que ça se fasse, mais pratico pratique : mettre tout en boîte, décoller du papier peint, faire ces va-et-vient, installer mille que’que poteaux de cèdres, calfeutrer les fenêtres.. ça ne doit pas être de tout repos.
J’m’en suis fait pas mal, à vrai dire.
Mais la semaine passée, j’ai reçu un colis par la poste. Ma meilleure amie qui habite à trois provinces d’ici m’a offert une vraie bonne paire de bottes en caoutchouc.
En les enfilant, je me suis tout de suite sentie mieux outillée. Pour la boue, les champs, l’eau au sous-sol. Et les bottes! Qu’on en a porté des bottes en caoutchouc quand on habitait ensemble en Nouvelle-Écosse! C’est le cadeau de la continuité qu’elle m’a offert. Comme quoi ça s’inscrit dans un parcours, ce dépaysement. Comme quoi on n’est pas nécessairement seule et solitaire juste parce qu’on est loin.
Et ces bottes qui, ici en ville, font un beau statement à la old school, vont m’être vachement utiles une fois à la ferme.
J’adore te lire Josée! Et si je peux me le permettre…tes bottes sont vachement belles 😉