Trouver un emploi à la hauteur de ses aspirations peut parfois être un véritable défi. Trop ou pas assez d’expérience, trop ou pas assez formée, etc. Toutes les raisons sont bonnes pour ne pas décrocher le travail qui nous fait rêver! Rajoutez à ça l’aspect « éloigné » de notre lieu de résidence et le niveau du défi monte d’un cran. Le ratio “emplois à pourvoir” VS “travailleur disponible” n’est pas le même que dans les grands centres.
Je vous ai parlé, dans un précédent article, la raison de mon retour dans mon Abitibi natal : la venue de notre premier enfant. À ce moment-là, j’en étais à ma quatrième session d’études universitaires. J’étudiais à distance, à temps plein, les soirs et les weekends. Donc, peu importe notre lieu de résidence, j’avais la possibilité d’étudier.
Dans les dernières semaines de mon congé-bébé, je devais me trouver un nouvel emploi. J’ai eu de la chance : un poste de remplacement d’un an s’est ouvert dans un organisme et j’avais les qualifications pour l’avoir. J’y ai finalement travaillé pendant deux ans et c’était retour à la case départ. Recherche d’emploi, envoi de CV, entrevues d’embauche, re-recherche, re-envoi, re-entrevue…
Après quatre ans à me faire refuser des postes parce que j’étais trop qualifiée, à occuper des postes pour lesquels j’étais (un peu) trop qualifiée, à être en concurrence avec les étudiants sortants de l’université n’ayant pas d’enfant et à occuper des postes temporaires, je me suis lancée en affaires.
J’ai créé un emploi à la hauteur de mes aspirations; les seules limites sont celles que je me fixe. Je crée, tous les jours, mon horaire de travail, avec la flexibilité dont j’ai besoin. Je travaille avec ma clientèle idéale, seulement ma clientèle idéale. Et j’ai tout le temps nécessaire pour participer aux activités scolaires avec mes enfants.
J’ai utilisé les citrons que la Vie me donnait pour me faire une maudite bonne limonade! Parfois amère, parfois sucrée, ma vie d’entrepreneure rurale me convient totalement. Je me suis débarrassée du moule de la société qui dit qu’on doit faire du 9 à 5 pour être heureux. Je suis aussi une des preuves qu’on n’a pas à habiter dans un grand centre pour faire un travail qui nous convient, qui nous donne des possibilités de réussite incalculables.
Finalement, la vie en région m’aura permis de faire ce que j’aime le plus, accompagner les entrepreneurs, sans me soucier des heures de pointe ou des distances à parcourir. J’ai été en mesure d’utiliser tout le bagage que mes études et mes emplois précédents m’ont apporté. Avec toutes les ressources disponibles, les portes du monde nous sont ouvertes. Pourquoi ne pas en profiter pour créer notre vie idéale?
La campagne se prête à toutes les divagations du rêve. – Jules Renard