L’an dernier, j’ai mis ma maison à louer. Elle était située dans le cœur d’un village de 2000 habitants. Une maison douillette et coquette de 60 ans, 1 étage et demi, rénovée au goût du jour. Deux chambres, une salle de bain et un sous-sol non-fini, mais avec un poêle à bois pour réchauffer même les humeurs les plus froides. Une belle petite maison, quoi!
L’annonce sur le web depuis à peine 2 heures, le téléphone ne dérougissait pas d’appels reçus des personnes habitant Montréal, intéressées par le logement. Le prix de la maison les a attiré, vous vous doutez bien!
Ils ont été des dizaines à téléphoner et à me répéter: “Mais c’est donc ben pas cher!”. Ben oui, c’est pas cher. C’est le prix du marché ici. Et imaginez-vous donc que même à ce prix-là, il y a des “ruraux” qui veulent négocier avec moi! On négocie tout, même le prix d’une maison à louer.
J’ai eu des gens à la santé fragile qui voulaient quitter la ville pour une vie dépolluée et des personnes voulant se rapprocher de leur famille. Une dame désirait louer pour une période de 2 ans afin de finir son doctorat dans la tranquillité et pour moins cher que n’importe quel loyer à Montréal. Finir ses études à distance dans une petite maison de village ensoleillée, je trouvais l’idée géniale!
Aucune de ces personnes n’a été plus loin que deux appels, trois échanges courriel et le visionnement de quelques photos supplémentaires. Pourtant, au téléphone, ils étaient tellement emballés par la perspective de cette nouvelle vie abordable!
La raison de leur manque d’intérêt soudain: ils trouvaient ça trop loin pour une visite avant la location.
Eh ben, vous saurez que les gens de chez moi se déplacent à Montréal pour l’achat d’un meuble à 100$ chez un détaillant suédois bien connu et qu’ils ne trouvent pas ça trop loin. Ils l’auraient sûrement aussi fait pour un loyer à 400$ par mois. La proximité, c’est toujours relatif.