Je ne vous ferai pas de cachette: mes implications sociales se comptent sur les doigts d’une main, et encore. Ça n’a pas toujours été ainsi, mais depuis 3 ans, j’ai ralenti le rythme considérablement.

Je suis, comme plusieurs d’entre vous, dans cette tranche de la population que l’on appelle “la vie active”. Et c’est peu dire. Je fais tout à la fois, mon chum aussi. On a une maison et son hypothèque à payer, des enfants en bas âges, des rendez-vous partout, de l’ambition pour nos vies professionnelles, des “sidelines” pour arrondir le tout, des activités sportives pour notre santé, des chiens (et deux chats et un furets…) à cajoler, des REER et de REEE à remplir, une pelouse à tondre, des amis et de la famille visiter ainsi qu’une vie de couple à entretenir!

On est actif pas à peu près.

Avant mes vingt-cinq ans, j’étais plutôt volontaire dans mon implication sociale: je levais la main dès qu’un conseil d’administration avait besoin de quelqu’un pour combler un siège et j’étais bénévole pour toutes les causes, quand l’horaire le permettait. Serveuse au bar, comédienne au théâtre, administratrice, animatrice, conférencière invitée, préposée à l’accueil, agente de communication, ramasseuses des bouteilles vides avec les jeunes, vendeuse de billets, membre de politique culturelle ou familiale: name it!  Plus tard, j’ai même eu l’occasion de tenir le rôle d’agente de participation citoyenne pour le Forum jeunesse régional de Chaudière-Appalaches. J’étais vendue à la cause d’avance. 

Faire des choix

Depuis quelques années, j’ai dû changer mes habitudes. Afin de répondre à mes ambitions et mon rythme de vie familial, j’ai tranquillement délaissé les contrats bénévoles pour les mandats lucratifs. J’ai tout simplement fait d’autres choix: mes temps libres sont réservés à ma famille ou tout simplement à moi, question de souffler un peu.

L’automne dernier, le magazine Quorum de la Fédération québécoise des municipalités publiait mes propos au sujet de l’implication des jeunes dans la politique municipale. J’ai trouvé difficile d’y répondre, parce que je sentais que “mes bottines ne suivaient pas mes babines” comme on dit. J’encourageais les dépôts de candidatures, mais je n’avais aucune intention de me présenter à un siège de conseillère ou de mairesse de mon village. Pas jamais de la vie, loin de là, j’ai toujours eu une envie folle de m’impliquer en politique municipale, vous vous doutez bien, mais ce n’était pas le moment.

J’ai répondu quelque chose du genre à la rédactrice à ce moment: “Mais quand est-ce que les occasions d’implication seront à la hauteur de ce que nous pouvons donner?” Mon idée est que peu importe les campagnes de promotion de l’implication auprès des jeunes ou encore des femmes, les occasions de participation demeurent toujours basées sur des horaires et des modalités qui ne nous sont pas accessibles!

Voir que la population de la catégorie “vie active” est disponible pour des réunions à 19h le soir. C’est l’heure du bain, gang!

Eh oui, un seul soir par semaine, ça peut faire. Mais additionné à tout le reste qui ne fonctionne pas. Est-ce le soir où mon chum va au hockey, celui de mon yoga ou du cours de karaté du petit? Ou celui de mon cours à l’université? Ou dans la semaine ou mon chum fait de l’over pour payer le nouveau patio et que la gardienne est malade? Est-ce que j’ai une gardienne de back-up et combien ça coûte? Après toutes ces questions sans réponse, on choisit souvent d’attendre pour s’impliquer.

Je pourrais aussi parler des bas honoraires des élus municipaux, souvent décriés par les jeunes, mais on en vient toujours à la conclusion de : faut faire des choix. Parce que ces choix ont un impact sur tout: notre qualité de vie, notre harmonie familiale, notre rendement au boulot, notre charge mentale et notre couple. Beaucoup, voire énormément, sur notre couple en fait! 🙂

C’est pourquoi je choisis des implications sociales comme le Cercle de Fermières, la vente de billets en samedi par année et des commandites en services. C’est à ma hauteur!

Les avantages de l’implication

Ceci dit, il s’agit d’une période dans nos vies. Je dirais même que j’ai hâte de recommencer à me plonger dans des projets communautaires, je pense déjà à ceux que je choisirai! Parce que je n’oublierai jamais tout ce que mes implications précédentes m’ont apporté:

  • Des relations professionnelles et personnelles enrichissantes
  • De nouvelles perceptions et compréhensions des enjeux sociaux
  • De nouvelles compétences, notamment en administration, en gouvernance et en relations humaines
  • Un sens des responsabilités et de l’imputabilité
  • Des expériences valorisées et reconnues sur mon CV
  • Du plaisir à aider et à servir les autres

Il y en a sûrement d’autres. Et chaque implication apporte des avantages différents, c’est ce qui fait la beauté de la chose! Ce dont je suis certaine, c’est que toutes les fois où je viens en aide à ma communauté, tout au long de l’année ou un samedi après-midi à la fois, ça me revient fois 1000 en bénéfices.

Ce dont je suis aussi certaine, c’est que les bénévoles sont l’or d’un village et que chaque heure donnée compte pour la qualité de vie de tous.

 

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