J’ai profité de l’Action de grâce pour rendre visite à mes parents à la campagne avec mon frère et ma sœur. Nous étions à peine sortis de l’auto que ma sœur était déjà à courir après les deux poules brunes de ma mère. Les pauvres, je ne pense pas qu’elles ont apprécié ce surplus d’amour et la séance de photo Instagram qui en a suivi. J’espère que cela n’affectera pas trop leur production des prochains jours, car je dois avouer que je suis repartie pour la ville en emportant les œufs accumulés dans le réfrigérateur de mes parents. Sans parler des pommes de terre, de l’ail, des tomates et des oignons qui sont venus alourdir mes bagages.

Avec l’automne qui arrive, je commence à avoir peur et je fais des réserves. Je ne pense pas que les étagères de l’épicerie de ville où je travaille pour payer mes études vont se vider avec l’arrivée du froid, mais les aliments du Québec laissent tranquillement plus de place aux aliments provenant du Sud. De plus, mon « fermier de famille » à qui je commande des paniers bios pendant l’été et que je reçois une fois par semaine dans le stationnement de l’église juste derrière mon appartement termine les livraisons dans quelques semaines. L’achat de paniers bios fut ma solution à la suite de mon déménagement en ville afin de pouvoir continuer à manger local sans être à la campagne et avoir mon propre jardin.

Je fais ces choix, car j’ai à cœur notre agriculture locale. Comme anecdote, je n’achète jamais de fromage de la France, car je considère que nous en avons de très bons au Québec et qu’en plus de diminuer la pollution du transport, j’encourage les producteurs agricoles et les artisans d’ici.

En privilégiant des aliments qui parcourent le moins possible de kilomètres entre le champ et mon assiette, je cuisine des produits de saison remplis de fraîcheur. J’encourage les producteurs québécois, mais aussi l’ensemble de l’économie du Québec en injectant de l’argent dans l’économie locale : « Selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), si chaque consommateur achetait pour 30 $ de plus en produits québécois par année, ils injecteraient, en 5 ans, un milliard de dollars de plus dans l’économie locale » (Équiterre). Je participe aussi à l’occupation dynamique du territoire et à la protection de l’environnement en réduisant les impacts négatifs du transport de mes aliments.

Avec l’accord du Partenariat transpacifique (PTP), où notre marché agricole sous le système de la gestion de l’offre (lait, oeufs, volaille) sera partiellement ouvert aux pays étrangers, je pense que le bon moment pour regarder la provenance de notre assiette, c’est maintenant!

*L’opinion émise dans ce billet n’engage que son auteure et ne représente pas nécessairement celle du blogue.

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