Cette semaine, je portais mon chapeau de « maman des régions chroniqueuse à la radio » pour Canal M. Le sujet de discussion autour du micro était : « Comment se respecter et s’émanciper comme individu en étant maman ». Gros sujet. Essayez de répondre à ça à brûle-pourpoint, vous m’en donnerez des nouvelles!

Quand on m’a demandé si j’arrivais à rester moi-même et si je réussissais à garder du temps pour la femme en moi dans la maternité, la seule réponse que j’ai réussi à formuler est celle-ci, à quelques mots près :

« Ben oui, ça m’arrive d’avoir besoin de temps à moi parce je ne suis pas uniquement définie par le rôle de maman. Mais être maman ne m’empêche pas d’être qui je suis ou de m’émanciper. En fait, je ne serais même pas la moitié de la personne que je suis aujourd’hui sans la présence de ma fille dans ma vie. Alors, je ne vois pas d’opposition entre rester moi-même et être maman, au contraire. Ça me permet d’être une meilleure personne et d’évoluer.»

On m’a aussi demandé comment je jonglais avec un travail, un enfant, un couple, une garde partagée et une vie sociale. N’ai-je pas toujours l’impression de devoir travailler à maintenir des relations, des positions et un équilibre?

« Effectivement, c’est un peu étourdissant! Mais en même temps… je serais quoi sans tout cela, hein? Mon chum, mon boulot, mes études, les rénos, mes amis, ma famille et même la famille du père de ma fille font partie de ma vie. C’est en m’impliquant dans tout cela que je suis heureuse. »

En répondant à ces questions, je me suis rendu compte que j’étais une femme et une maman assumée. Ben oui, je coure souvent partout comme une poule pas de tête pour m’occuper de tout à fois et je gruge du temps ici et là pour prendre un bain tranquille. Mais dans le fond, c’est ce que je veux. J’ai fait chacun de ses choix: le travail, le bébé, les rénovations, les amis, les études… tout. Si je n’y renonce pas, c’est probablement parce que ça fait mon affaire en quelque part…

Depuis quelques années, on surfe sur une vague de mères indignes, imparfaites, authentiques et fières de l’être, afin de pousser au large l’image du rôle de maman inné qui promet devenir l’ultime raison de vivre, la réponse à toutes nos questions, le bonheur sur terre. Effectivement, ça me fait du bien de savoir qu’il n’y a pas que moi qui donne des bonbons à ma fille pour qu’elle cesse de me demander la lune quand que je suis au téléphone…

Mais présentement, je suis rendue dans la période « post mère indigne ». Après avoir crié haut et fort que suivre tous les conseils des livres sur la parentalité était mission impossible et que le besoin d’être autre chose qu’une maman est essentiel à l’équilibre mental, j’ai juste envie d’être fière de ma maternité. D’être fière de vivre ce rythme!

Je l’aime ma vie remplie de millions de rendez-vous pour prendre soin des gens que j’aime. J’aime me tromper, recommencer, faire de mon mieux et apprendre mon rôle de parent. J’aime négocier et obtenir enfin du temps à moi! Je suis satisfaite de mon organisation et du mode de vie que j’ai choisi en région. Et quand tout cela me dépasse, j’en fais juste moins, je change mes habitudes ou j’achète des bonbons, c’est selon les situations…

Je suis tout simplement moi, aussi connue sous le vocable: la meilleure maman du monde pour ma fille.