Quand t’habites dans une petite ville (comme c’est mon cas) et que t’apprends via Facebook qu’une épidémie pandémie de gastro est en train de s’abattre sur tes concitoyens, ben tu te mets à capoter. Tout le monde l’a. La garderie et les écoles primaires sont sur le pied de guerre. Au fil des ans, tu as appris que 3 000 personnes, c’est pas long à contaminer, surtout quand lesdites personnes fréquentent toutes la même épicerie, les deux mêmes guichets automatiques et les mêmes pompes à essence.

Là, ta blonde aussi se met à capoter : tu dois te laver les mains immédiatement en rentrant de travailler. Pas question de toucher au bébé avant. Le souper est servi. As-tu lavé tes mains? Tu iras changer la couche de la p’tite. Pis oublie pas de laver tes mains. Chéri, viens te coller. Mais va laver tes mains avant! Me semble que dans mon temps (!), on se lavait jamais les mains pis on était ben moins malades. J’suis même pas sûr d’avoir déjà eu ça, la gastro. Pis, si oui, un grand verre de 7up flatte pis tu r’tournes à l’école le lendemain. En tout cas, c’est pu c’que c’était!

Bref, je pensais m’en sortir pas pire, jusqu’au jour fatidique où, surprise, ma blonde se réveille en reniflant. Fiou, au moins, c’est pas la gastro! Juste une grosse grippe. « Fuck, Sibon, j’pense que j’ai pogné l’rhube. » Eh oui. Et là, qu’est-ce que j’entends via le moniteur qui se trouve dans la chambre de notre fille? « Apitchou! ». Eh oui. On est contaminés. « On » excluant la personne qui parle, bien sûr. Parce que, moi, je suis top shape. Pourtant, ma blonde me dit à longueur d’année que j’ai un système immunitaire de fefi, ha ha ha. Ben rira bien qui rira le dernier, chérie.

Une semaine plus tard, ma fille et ma femme sont pratiquement à l’agonie. Moi, toujours rien. Pimpant comme un mafieux qui sort de son interrogatoire à la commission Charbonneau.

Mon truc?

Deux semaines avant Noël, cessez complètement de vous laver les mains (sauf en sortant des toilettes : ça, c’est dégueulasse). Serrez le plus de mains possible. Si vous êtes prof, taponnez les travaux de l’étudiant qui a morvé toute la journée. Si vous travaillez dehors, fuck le cache-cou. Sortez pelleter votre entrée en running shoes. Vous savez que vous n’y échapperez pas, de toute façon. Alors, aussi bien s’arranger pour en pogner une bonne, au moment stratégique : exactement deux semaines avant Noël. Comme ça, vous serez de retour en force juste à temps pour le Réveillon et vous serez immunisés pour entamer la nouvelle année.

Sur ce, je dois aller donner le bain à la p’tite. Ma blonde est trop maganée pour le faire. Maudit qu’on est ben quand on n’est pas malade!