L’autre soir, une amie m’a invitée à jouer au basket-ball dans la cour de l’école de sa municipalité où, un soir par semaine, plusieurs jeunes adultes se réunissent pour jouer ensemble. Rien n’est vraiment organisé : c’est toujours le même jour, à la même heure, tout l’été, donc pas besoin de faire des invitations. Quelques personnes apportent des ballons et les équipes sont formées directement sur place. L’activité est ouverte à tous, personne ne pose de questions. J’ai trouvé l’expérience fabuleuse. Elle m’a fait réfléchir au sentiment d’appartenance et à l’atmosphère qui devraient régner dans les villages.

En ce moment, afin d’améliorer son milieu de vie et d’orienter son développement à court, moyen et long terme, mon village a entrepris un travail de planification stratégique. L’ensemble de la population de la municipalité est invité à réfléchir aux missions, aux valeurs, à la vision, aux orientations et aux objectifs qui devront faire partie de l’ADN de la municipalité pour les prochaines années.

Pour ma part, je rêve à une place publique au cœur de mon village à l’image de l’agora des cités grecques antiques et du forum romain. Un endroit où nous pourrions avoir l’été un marché public pour que les agriculteurs et les artisans des environs puissent venir vendre certains produits. Il y aurait une fontaine ou une statue au centre et des modules de jeux pour les enfants seraient installés près d’un jeu de pétanque, car ce genre d’endroit permettrait de réunir des individus de tous les âges.

Personne n’aurait à se donner rendez-vous. Tout le monde pourrait s’y réunir le soir après le repas et la fin de semaine pour y tenir une jasette avec ses voisins. À la place d’être devant leurs télévisions, les gens auraient un endroit pour se réunir. Agrémentée de fleurs et d’arbres, la place publique serait un lieu d’effervescence du lien social que l’on met tant de l’avant à la campagne, mais qui s’effrite face à la montée de l’individualisme. C’est un perron d’église 2.0 que je propose!