Par Jérôme Gendreau
Ça l’air que l’exode rural est en déclin. Ben oui. C’est la néoruralité le nouveau trend ! Rural et assumé !
Avant (y’a pas si longtemps), pour être cool, pour être « IN », fallait être urbain. Rural et branché, ça existait pas. Branché dans l’sens de trendy. Mais aussi branché dans l’sens de connecté. Sur le Net surtout. L’avènement de l’inforoute (comme on l’appelait au début) a totalement changé la donne et a permis à plusieurs d’envisager plus facilement de jeter l’ancre dans le rural plutôt que dans l’bitume.
Plusieurs diront que l’Internet haute-vitesse n’est pas encore rendu partout. C’est vrai. Mais qui parmi vous aviez une adresse de courriel il y a 15 ans ?
Pendant que certains se plaignent d’attendre depuis 10 ans que l’inforoute arrive dans le fond de leur rang, c’est une autre sorte de route haute-vitesse qui se fait attendre depuis près de 40 ans dans la cité régionale de Saint-Georges, en Beauce.
C’est bien beau la connectivité virtuelle. Mais pour que nos régions puissent participer pleinement à la vie de la province et pour que nos néoruraux puissent aisément assouvir leur besoin sporadique d’une plus grande effervescence urbaine, rien de mieux qu’un système de transport efficace. Je rêve du jour où tous nos pôles régionaux seront connectés entre eux par des systèmes ferroviaires rapides comme on en trouve en Europe. Ou encore par le futuriste monorail suspendu de Trensquebec. Mais j’ai comme l’impression que je risque de rêver encore longtemps.
Et en attendant, c’est plate à dire, mais ça nous prend des routes de qualité.
Je ne suis pas en train de dire qu’il faut se mettre à construire plus de routes. Je suis en train de dire qu’il faut que nos axes routiers actuels soient performants. C’est un scandale que le Saguenay ait dû attendre aussi longtemps pour une autoroute à 4 voies jusqu’à Québec ; tout comme Rimouski qui n’est toujours pas rejoint par la 20. Quant à l’autoroute Robert-Cliche, qui nous est promise (enfin !) pour 2015, j’y croirai quand je le verrai ! 40 ans après la première pelletée de terre, ça sera pas trop tôt !
Cela étant dit, vive l’autoroute pour l’efficacité ; Vive l’autoroute aussi pour désengorger notre belle 173, longeant la rivière, où il fait bon rouler à 60km/h et regarder le paysage. Dans mes jeunes années passées à sur la rive-sud de Québec, on montait dans la Beauce par l’A-73 jusqu’à la route Carter de Sainte-Marie (fin de l’autoroute pendant plusieurs années) puis on faisait le reste de la route jusqu’à Saint-Georges sur la 173. Bien calé dans mon siège arrière de la grosse « station-wagon » familiale, en route pour la veillée de Noël des grands parents, j’en profitais pour m’émerveiller des belles décorations scintillantes de toutes les jolies maisons sises dans la belle et sinueuse vallée beauceronne en imaginant le Père-Noël qui devait sûrement survoler la rivière Chaudière au même moment… (Gros soupir nostalgique !) Un décor féérique insaisissable sur une autoroute à quatre voies, j’en conviens.
Mais trêve de rêveries… Père Noël, s’il te plaît, je veux en cadeau un système routier efficace avant d’avoir 40 ans et, je sais que pour mon train c’est difficile… Je vais donc continuer à me trimballer en char… mais une voiture électrique ou hybride pour tout le monde, ça t’éviterait de te retrouver su’l gazon à l’année dans ton beau Pôle-Nord d’ici 2050 ! Sans rancune, Jérôme