Le samedi précédent le baptême de mon fils, on sonne à la porte. Une dame demande à parler à mon conjoint. Lorsqu’elle apprend qu’il est dehors, elle me répond: “Ha ben c’est pas ben ben grave.  Dans le fond, je peux aussi te parler à toi, c’est pour vous deux. Ça te concerne aussi, c’est pour le baptême.”

Hahahaha! Ce réflexe de parler juste à ceux qu’on connaît/qui ont grandi dans le village/dont la famille est connue, ça me fait bien rire! On peut AUSSI me parler à moi quand ça concerne mon bébé, je suis bien contente de le savoir!

Ben j’espère bien, chère dame, que le baptême de mon fils me concerne AUSSI. Tu sais, les mois de nausées, les heures de souffrances à l’accouchement, les nuits blanches, la poitrine douloureuse, les livres en trop, etc., je dirais même que c’est juste moi que ça concerne. En plus, il est fort probable qu’un jour, il ait le même statut que son père, c’est-à-dire un originaire du village! Mais bon, blague à part, revenons à mon histoire.

– Ça vous déranges-tu si le baptême passe à la télé?

– Le baptême à la télé? répondis-je plein d’interrogation dans la voix.

– C’est que Monsieur Chose, dans le rang Machin, c’est le grand-père d’un des enfants qui sera baptisé en même temps que votre fils. Il est malade et ne peut se déplacer, alors on va le diffuser à la télé en direct pour qu’il le regarde de chez lui!

– Euh ok. Mais j’comprends pas. Radio-Canada a accepté de diffuser un baptême? dis-je, en trouvant ma blague vraiment, mais vraiment très bonne.

– Nenon, voyons! C’est la télé communautaire! Pour une dizaine de villages autour! Pas tout le monde va le voir, inquiétez-vous pas!

– Ha!!! Ça me soulage! (mais j’étais pas vraiment inquiète…) Mon doux, c’est ben fin d’avoir laissé du temps d’antenne pour ça. Il y a pas de problème pour nous. Hein, chéri? ajoutais-je en le regardant arriver vers nous.

– Ben non, pas de problème.

***

Plus tard, Chéri et moi en conversation.

– Je ne comprends pas: ils envoient des caméramans pour filmer un baptême pour un monsieur malade? C’est bien gentil, c’est sûr, c’est même WOW.

– Ben non, il y a une caméra fixe dans l’église.

– Ok! Comme quand ils filment les conseils municipaux dans les salles de conseil?

– Exact.

– Ils filment beaucoup de choses à l’église? Les communions, les messes, les spectacles de chant?

– Ça doit, je ne sais pas, dit-il avec une voix de gars qui n’a jamais vraiment écouté la télé communautaire du village.

– C’est quoi le poste?

– Aucune idée.

Et on ne pourra pas remédier à la situation puisque, oh révélation, nous n’avons pas la télé à la maison. Vous avez bien lu. En fait, on a l’appareil qu’on appelle télévision, mais pas d’abonnement au câble traditionnel ou satellite. Nous sommes de cette race de nouveaux êtres humains qui se contentent des Internets pour le divertissement et l’information. Et apparemment, nous ne sommes pas les seuls dans la province à vivre de cette façon puisque plusieurs experts s’entendent pour dire que le débranchement est une tendance lourde. Dernièrement, j’ai lu ça ici et ici aussi. Vous voyez bien que je suis à la mode!

Va falloir mettre nos télés communautaires sur le web bientôt gang!

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