Le 23 mai dernier, j’étais à l’Espace Saint-Grégoire de la Ville de Québec avec plus de 2000 personnes provenant des villes et de la campagne pour le Grand Rassemblement pour une Québec Vivant, le point cumulatif de la campagne nommé Tous ruraux.

J’ai eu du fun, ce n’est pas possible! Les gens qui étaient présents étaient enthousiastes, positifs et tournés vers l’avenir. La solidarité rurale était si présente qu’on pouvait presque y toucher.

L’objectif était de rapprocher les urbains et les ruraux ensembles, afin que l’avenir de la province et l’occupation du territoire deviennent des enjeux partagés pour tout le Québec.

En effet, les villes et la ruralité ne sont pas des réalités qui s’opposent, mais bien des milieux de vie codépendants, qui existent et évoluent ensemble, dans le respect de leurs particularités respectives. Il est évident que sans la ville, les régions ne trouveraient pas toujours preneurs pour leurs produits et que sans la campagne, beaucoup d’emplois n’existeraient pas en ville! Alors comme le projette si bien Bernard Vachon dans cet article, nous sommes tous ruraux et tous urbains.

Le Grand Rassemblement Tous Ruraux était aussi le lieu de dévoilement du portrait statistique de la ruralité, que je vous invite à consulter sans tarder ici! Il est rempli de surprises et de constats importants sur la vie rurale au Québec au moment où l’on se parle.

Et les organisateurs nous ont fait travailler! Nous avons abordé trois thèmes majeurs pendant la journée, soit l’occupation et la vitalité des territoires, la gouvernance des territoires et la fierté collective. Nous avons tous brainstormé sur les différentes avenues possibles pour offrir des pistes de réflexion et des solutions aux enjeux nommés, mais celui qui m’a le plus interpellée est le dernier, où l’on en a profité pour discuter de la place des régions dans les médias.

C’est probablement parce que c’est mon domaine de travail… 🙂

Il y a deux ans, j’étais sans mots devant la piètre couverture médiatique régionale qu’offraient les médias nationaux. Je le suis toujours aujourd’hui.

Voici un extrait du document LES MILIEUX RURAUX DU QUÉBEC : PORTRAITS RÉGIONAUX, préparé pour Solidarité rurale du Québec publié par Coop Carbone, page 34 :

 

Selon une analyse effectuée par Influence Communication en 2015, le corpus de nouvelles portant sur les régions était passé de 8% en 2001 à moins de 1% en 2015. Cette situation soulève un enjeu important d’accès, de traitement et de circulation de l’information régionale. Par exemple :

—91 % des nouvelles régionales proviennent de seulement trois régions : Montréal, Québec et Saguenay (Influence Communication, 2015).

—Entre 2000 et 2015, les informations en provenance des régions ont fondu de 88% (Influence Communication, 2015).

—Ces informations proviennent en plus de sources peu nombreuses : Gesca et Québécor concentrent 70 % de la presse écrite (Giroux, 2015).

En somme, on ne parle pratiquement plus des régions hors Québec et Montréal, sauf pour traiter de catastrophes incontournables ou de crises majeures (tragédie de Lac-Mégantic, femmes autochtones, etc.

La faible portée médiatique des régions s’explique principalement par la diminution de laprésence médiatique en région. Or, Transcontinental annonçait en avril 2017 qu’elle mettait place un processus de vente de ses journaux du Québec et de leur site Web respectif, ce qui pourrait aggraver la situation.

Enfin, l’importance croissante des médias numériques dans l’accès à l’information renforce la nécessité, pour la population rurale de la province, d’avoir accès à un réseau Internet performant.

 

Ce phénomène de montréalisation de l’information a donc un impact majeur sur l’accessibilité des services en région et nuit grandement à leur développement socio-économique. Il appert qu’il est de plus en urgent de brancher les régions qui ne le sont pas. Les intervenants de l’événement ont aussi parlé des nouveaux médias, tels que Néorurale et RURALIA, comme faisant partie de la solution afin que les régions rayonnent davantage.

En effet, le paysage médiatique change et les régions peuvent tirer leur épingle du jeu en modifiant elles aussi leur façon de faire parler d’elle. Je vous assure que mes médias sont disponibles pour ça, en fait, c’est leur mission! D’ailleurs, j’ai couvert l’événement de A à Z sur Instagram et Facebook en format stories. C’était en temps réel, presque comme si vous y étiez!

Toutefois, alors que le populaire ambassadeur de l’événement Fred Pellerin avait prévu pendant l’événement une entrevue avec moi destinée au balado RURALIA, elle a malheureusement dû être annulée à cause de son horaire chargé. Qu’à cela tienne, nous pourrons nous reprendre à l’automne alors qu’il sera en promotion de son nouvel album!

Promis, je vous avertirai d’avance! 😉

 

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