Ce qu’on pourrait vraiment faire pour que nos jeunes reviennent en région un jour…
Les enfants nous sentent et nous imitent. C’en est royalement gossant, surtout quand mon 3 ans me répond sur un ton autoritaire: “Maman, c’est pas ça la règle” quand j’ose laisser 2 bouchées dans le fond de mon assiette. Et c’est hilarant quand il s’écroule de tout son petit corps dans le siège d’auto après une journée de garderie et me lance: “My god, j’ai eu une bonne journée”.
Oui, il dit My God, comme un jeune adulte de 19 ans et demi qui se trouve hhhhot de placer des mots en anglais dans son discours.
Dans ce cas-ci, ce n’est pas moi qu’il imite, mais plutôt les personnages qui parlent en anglais sur Netflix ou YouTube, comme Paw’Patrol ou PJMask. On n’a pas la télé, vous vous rappelez?
Et j’ai réalisé que la phase imitation était loin d’être terminée à 3 ans. Ma grande qui a 11 ans vient de s’ouvrir une chaine Youtube super ludique et informative sur les couleurs à mélanger avec de la pâte à modeler, des tests de recettes de glu et les soins à apporter à un furet.
J’me demande bien où elle a eu cette idée-là…
Les valeurs
Bref, les enfants nous imitent tout le temps. Il y a des grands cas classiques de mots qu’on aurait préféré qu’ils ne répètent pas – et je ne pense pas que j’ai besoin de vous donner des exemples ici – et les intérêts partagés, comme YouTube et les tracteurs. Et il y a aussi les habitudes et les valeurs qu’ils partagent avec nous.
C’est plus subtil comme imitation et c’est souvent plus profondément ancré dans leur petit être. Bien entendu, ils formeront leurs propres valeurs plus tard selon leurs expériences de vie et les nouvelles connaissances qu’ils acquerront, mais n’en demeure pas moins que, la base, nous leur offrons. Ils décideront plus tard s’ils se dissocient ou pas.
En attendant, on peut leur donner l’exemple et leur montrer ce qui nous tient à coeur. Le sentiment d’appartenance à une région en fait partie!
Le sentiment d’appartenance
Comme je me contiens fort de ne pas crier quand je vois une guêpe m’approcher pour ne pas transmettre ma peur à mes enfants ou que je me garde de faire des commentaires désobligeants sur mon corps pour donner un exemple d’image corporel positif à ma fille, je tente aussi de garder pour moi des frustrations d’adultes reliées à notre territoire.
Ouais, ben je ne suis pas toujours d’accord avec tout le monde et des fois, des décisions me fâchent… J’ai eu un bon exemple de ça cette semaine dans ma MRC.
Sérieusement, quel enfant voudrait vivre dans un milieu où ses parents chialent après les services (ou le pas de services), disent qu’il “n’y a jamais rien à faire icitte”, que “ça va coûter cher de taxes ces affaires-là” à chaque nouvel investissement en culture et loisirs et commèrent sur le dos des gens?
Ben voilà, personne. Encore moins un ado qui veut découvrir le monde, en quête de nouvelles aventures! Ces petites phrases-là, souvent prononcées comme un soupir, aussitôt dites aussitôt oubliées, ont malheureusement beaucoup d’impact à long terme.
Mais si, au contraire, les enfants grandissent avec des adultes qui cultivent l’entraide entre voisins, participent aux activités de la municipalité, parlent de façon positive du milieu de vie, mettent en lumière les richesses rurales et s’entourent d’un réseau social sécuritaire, c’est un peu plus tentant, hein?
Et quand on est pas content, le mieux est toujours de prendre des actions concrètes pour améliorer la situation. Montrer à nos enfants qu’on se donne les moyens d’être heureux, qu’on travaille à la qualité de vie de notre milieu et qu’on participe à des débats publics en respectant les opinions des autres, ça peut les mener loin.
Parce que de toute façon, c’est assez improbable qu’on soit toujours d’accord avec tout le monde et on le sait tous que chialer pour chialer, ça avance à rien.
Oui, faire revenir nos jeunes en région, ça commence par se regarder le nombril individuellement, question de mettre è profit toutes les actions collectives qui existent déjà!
Commencer maintenant
Bien sûr, on ne règlera pas les problèmes de démographie qui causent la pénurie de main d’oeuvre dans les régions avec ça demain matin! Mais du moins, on fait un pas pour l’avenir et pour nos enfants. On fait aussi un pas pour nous, en restant dans le positivisme concernant notre milieu de vie.
Et comme ça prend tout un village pour élever un enfant, on n’est pas obligé d’être parent officiel pour commencer! 🙂 À titre d’adulte, vous aurez tôt ou tard une influence sur un enfant ou un ado que vous côtoyez de temps à autre, ne serait-ce qu’à l’épicerie.
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