Je suis ce qu’on appelle une « nouvelle arrivante » dans la Baie-des-Chaleurs, en Gaspésie. Il y a un certain temps que j’avais vécu une arrivée dans un nouveau milieu de cette façon. Bon… pas tant pour l’arrivée dans un nouveau milieu parce que mon arrivée en Montérégie date d’il y a un an, mais pour le côté « de cette façon » : i.e. par mon moi-même… mon Homme étant encore « dans l’Ouest » (par rapport à l’Est-du-Québec, j’entends)! La dernière fois, ça remonte à la Haute-Gaspésie, il y a 5 ans et demi. Remarquez, ce n’est peut-être pas il y a si longtemps… question de relativité!

C’était il y assez longtemps du moins pour que je ne me souvienne pas si je m’étais alors posé des questions sur l’amitié (sûrement). Je suis maintenant résidente de New Richmond… et si tout se passe comme on l’a en tête présentement, je serai sans doute New-Richmondoise pour le reste de ma vie! (Bon, on ne sait jamais ce qui peut arriver, mais mettons!) Big deal cette fois! On parle de s’enraciner solidement, durablement… de développer des liens avec un milieu, avec des gens que nous côtoierons longtemps!

J’ai de la chance d’avoir déjà un bon réseau dans la Baie, grâce au boulot et aux liens familiaux. Qui plus est, la gang est grande en Gaspésie… ou le monde est petit, question de perspective! Du monde trippant, il y en a partout, qu’on soit à Cap-au-Renard, Cap-d’Espoir, Gaspé ou Escuminac (et ailleurs aussi… si vous vous sentez exclus, écoutez donc la chanson de Guillaume Arsenault, il fait un plus grand tour ;)). Ces gens-là se côtoient d’ailleurs de temps en temps, parce que le bon monde attire le bon monde! Ce ne sont pas 2 ou 3 heures de route qui empêcheront le réseau d’exister, quand même!

Mais bon, si je revenais à l’Amitié? Oui, oui, celle avec un grand « A », mais celle aussi du quotidien, de la constance! Celle qui permet de partager ses joies et ses déconfitures, en temps réel, en face-to-face? Les amis de longue date resteront et la famille aussi, mais ils seront toujours à 9 heures de route!

Qui deviendront donc ces visages rassurants qu’il me fera plaisir de voir « retontir » pour prendre un verre ou tout simplement pour dire bonjour? Qui sera celui ou celle sur qui je pourrai compter, vraiment? À qui je flatterai le dos dans les moments plus difficiles? Et qui flattera le mien?

Il me semble que du temps de l’école – au sens large du terme, j’entends ici de la pré-maternelle à l’université – c’était facile. On passait plein de temps avec des gens, on vivait des aventures, des trips de quelques jours, des sagas pseudo dramatiques, des grosses beuveries sans mal de tête le lendemain, tout le kit! L’histoire – et donc les liens – se créait rapidement, en condensé d’émotions variées. Mais après, quand on devient grand, c’est moins évident!

Je pose présentement un drôle de regard sur mon nouveau milieu. C’est comme une intrigue qui comporte assurément des développements à venir! En plus de découvrir les lieux, les services, j’observe les gens. Je suis déjà curieuse de voir ce qui se sera passé disons, dans 10 ans? Est-ce que le gars de la SAQ ou la fille du bureau d’en haut seront devenus des amis? Qu’en sera-t-il des gens rencontrés lors d’une soirée ou de mes nouveaux voisins? De qui me serai-je rapprochée pour transformer une connaissance en amitié? Et d’ailleurs, ça se crée comment ça, l’amitié… la vraie?!