Le temps des fêtes arrive à grand pas et comme à chaque année, je suis présente aux soirées de famille. Ce qui est en soit bien amusant et qui pourtant me cause des maux de tête depuis quelques années.

Pourquoi?

Ben parce que moi, je suis célibataire. Eh oui, seule. Me, myself and I ou dans le langage de ma famille alone forever.

J’ai pas peur de la St-Valentin, mais Noël, ça me fout la chienne. Je me prépare des semaines à l’avance en pensant à toutes les répliques préfabriquées que je lancerais à quiconque me demande : pis les amours?

La question en soit reste pertinente. C’est dont bien le fun d’être en amour et de pouvoir partager un boutte de vie avec une personne spéciale. Je suis ben d’accord avec ça. Seul hic, quand tu es célibataire, c’est que tes relations amoureuses ne sont souvent pas le sujet le plus passionnant de ton registre. Et ça, il semble que c’est bien difficile à comprendre.

Encore toute seule cette année?

Si c’était juste des interrogations simples et amicales, mais non. Elles sont habituellement accompagnées du regard. LE regard. Tsé celui que tu adresses à quelqu’un qui fait dont pitié. Pis ça, pas capable. Moi aussi, je trouve ça plate de n’avoir personne à embrasser sous le gui. Est-ce nécessaire de me le mettre sous le nez une fois de plus?

J’aimerais ça dire que ça ne m’affecte pas sauf que je mentirais. Ça me vire à l’envers à chaque fois. Je me questionne. Je me demande ce qui a de mal avec moi. Pourquoi je suis seule? Là, je psychanalyse ma vie entière. Ça finit inévitablement avec ma résignation de trouver mon happy ending.

Je suis une Bridget Jones. Ma vie sentimentale est toute sauf romantique. Ça tourne principalement autour de moi qui crée des sentiments qui n’existent pas et fantasme sur l’idée que j’ai de l’être aimé. Ça finit bien souvent par une playlist de Cry myself to sleep et une bouteille de vin rouge.

Le vide originel, l’angoisse de finir ses jours seul, c’est une peur viscérale. Je n’étais pas particulièrement effrayée jusqu’à ce que je comprenne qu’en société, tu n’es pas quelqu’un tant que tu n’es pas deux. Le problème, c’est que je ne suis pas comme ça. Et même si j’avais un homme dans ma vie…ben je ne serais pas comme ça.

Tant que tu n’es pas en couple, tu n’as pas réussi. Je ne serai jamais assez bonne tant qu’un homme ne me tiendra pas la main dans la rue? Pourtant, j’ai plein de projets, d’idées et de buts. Je peux en parler pendant des heures. Pourquoi dont ça vous intéresse pas?

Nous vivons dans une époque où une femme peut se permettre de vivre seule et d’être épanouie. Pourtant, une pression immense est mise sur nos épaules pour trouver notre douce moitié dans les plus brefs délais. Méchant paradoxe. Moi qui étais contente de ne pas être née à l’époque de Jane Austen! Ça d’lair que je dois quand même me trouver un mari avant de finir vieille fille avec mes chats.

Ça m’énerve qu’encore en 2014, la première question qu’on me pose soit comment vont tes amours? C’est anodin peut être, mais pas tant que ça.

Encore une fois, je vais y aller seule à ces festivités. Pis je vais avoir du fun pareil.

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