Alors que nous entamons le dernier droit vers la merveilleuse fête du Solstice d’hiver de Noël, j’entends encore aux nouvelles, comme c’est la mode depuis quelques années déjà, que certaines villes et certains centres commerciaux évacuent les sapins de Noël et autres symboles reliés à cette fête.

De peur de choquer qui déjà? Si t’en veux pas de crèche, t’as juste à pas en acheter, non?

Ah, et pis après tout, c’est quand même pas moi qui va sauver la fête de Noël. On n’est pas dans un film cliché d’Hollywood mettant en vedette Arnold Schwarzenegger. Désolé mesdames, j’ai vraiment pas les pipes d’Arnold.

Et je me rends surtout compte que j’entre dans une période de ma vie où, de plus en plus, je vais devoir choisir mes batailles. Alors non, n’insistez pas, je ne grimperai pas dans les rideaux parce qu’on retire les sapins de Noël de l’espace public.

C’est juste triste parce que, quand j’étais petit et qu’on fêtait Noël chez ma tante Nicole, à Quévillon, ou chez mes grands-parents Joncas, à Val-d’Or, le sapin de Noël semblait être ce autour de quoi la famille se rassemblait. Le sapin de Noël attirait mystérieusement toute ma famille. 30, 40, 50 personnes : je ne pourrais pas dire exactement. Je crois que c’est ça qui vient me chercher dans le fait que certains veuillent reléguer ce symbole aux oubliettes. Ç’a rien de religieux pentoute, mon affaire. La disparition du sapin de Noël, pour moi, ça signifie la disparition de la grande famille. Si y’a pu de sapin dans le coin du salon, y’a pu de famille nombreuse pour faire déborder son pied de cadeaux. Pour voir les enfants s’émerveiller. Pour chanter le « Minuit, chrétiens » à minuit pile, au téléphone avec mononc’ Ron et sa bande, à Brossard, qui n’ont pas pu se joindre à nous. (Et oui, un athée peut chanter le « Minuit, chrétiens » sans pogner en feu instantanément.)

Puis, en une seule génération, on est passé de réveillons à 40 (allant jusqu’aux grands-oncles, grandes-tantes et petits-cousins) à des réveillons à trois (mon père, ma mère et moi). Quatre, si vous comptez l’chat. Ça fait que, la disparition du sapin de Noël et la disparition de ma grande famille, dans ma tête, c’est lié pour toujours.

On parle pour parler là. Je voudrais surtout pas vous faire brailler.

En tout cas. Vous ferez bien ce que vous voudrez. Mais le jour où tous les sapins de Noël auront été retirés de tous les parcs, de la façade de toutes les institutions et de tous les centres commerciaux, moi, j’aurai juste à me braquer devant ma porte-patio et à fixer la forêt qui borde ma maison. Y’en a des milliers là-dedans, des potentiels sapins de Noël. Là, j’vais attendre que le coucher de soleil vienne les illuminer, toute la gang. Pis là, ça sera Noël, juste pour moi, comme dans l’temps.

Pis ça sera tant pis pour ceux qui pourront pas assister à ça.

Joyeux Noël, tout l’monde.